Anne Gléonec

Nature et humanité : répétition de l'anthropologie kantienne -

A l'annonce de la " mort de Dieu " a succédé celle de la " mort de l'homme ". Nous devons principalement ? Heidegger et ? Foucault, depuis deux cimes différentes, d'avoir montré que cette annonce n'est pas un flatus vocis, mais bien la résultante d'une longue histoire de l'humanisme. Au fond : de la longue histoire d'un l'homme se r?vant ?tre sa propre mesure. Le nom propre de ce r?ve, dont Arendt a saisi les conséquences historiques pas ? pas - comme av?nement de la démesure -, semble ?tre le terme m?me d'" anthropologie ". Est-ce ? dire que tout discours rationnel sur l'homme est condamné, entre la vanité de l'empirie descriptive et subjective de la science qui ainsi se nomme, et l'impossibilité de " sauter par-dessus notre ombre ", c'est-?-dire - dans les termes d'Arendt - d'?uvrer une anthropologie philosophique ? C'est cette question que tentera d'affronter notre cours, en remontant d'abord ? la naissance de l'idée d'anthropologie, pour la confronter ? la vocation systématique que lui accordera Kant, et ? la critique radicale que fera Heidegger de la notion d'" anthropologie philosophique ", en discussion avec Kant. Versus cette derni?re, nous tenterons de montrer que d'un chemin ? l'autre, Merleau-Ponty et Patočka nous semblent ouvrir deux voies de traverse, en dévoilant que le paradoxe de l'anthropologie ? venir est peut-?tre au fond de devoir cesser de parler de l'homme pour en bien parler. Ici, c'est la répétition de l'anthropologie kantienne qui se dévoile.